1810 [11/10/1810 < x < 08/11/1810], Uit het repertorium van de kamer van koophandel van Brugge: een kopie van de brief gericht aan de minister van Binnenlandse Zaken, ten voordele van het kanaal Brugge –Schelde in vergelijking met het kanaal Gent – Breskens (Stadsarchief Brugge, f° 178-184)

Observations sur le canal de Bruges à l’embouchure de l’escaut, dans la supposition que le projet seroit de le faire partir du canal de gand, a Bruges près le village de St Joris et de le diriger ensuite par la ville de l’Ecluse

Les soussignés membres de la chambre de commerce de Bruges, pensent d’après les connaissances locales qu’ils ont du pays.

  1. que les environs du village de St Jooris presenteroient des grandes difficultés pour le creusement du canal dont s’agit, d’abord par la grande elevation du terrein et ensuite par la nature de ses diverses couches qui consistent en grande partie en sable mouvant et fond de roche
  2. que ces memes difficultés se presentent toujours a peu près egalement en descendant le canal de gand à Bruges, jusqu’apres du hameau dit Gevaerts qui est situé à une lieue en decade de St Jooris et ou le terrein commence à baisser et à *ager de nature ce qui peut se verifier par le nivellement ainsi que par l’examen des differentes couches qui presente le talud du canal.
  3. qu’en abandonnant le premier projet du creusement du canal de Bruges par Damme auquel il a été fait une depense d’environ 40,000 francs, et en faisant partir le canal qui le remplaceroit du point de St Jooris sur la ville de l’Ecluse, la navigation depuis Bruges, Ostende, Dunkercque, Calais &a jusqu’à l’embouchure de l’escaut seroit prolongé de 4 ½ lieues, tandis que celle de gand jusqu’au meme point, ne le seroit que d’une lieue & demie en adoptant le projet de faire un embranchement du point dit gevaerts jusqu’à damme, ce qui causte par les calculs suivants,
  4. qu’independamment des 4 ½ lieues que les bal*s marchants et la marine imperial de calais, dunkerque ostende &a auroit de plus a parcourir en suivant le projet de faire partir le nouveau canal de St Jooris, ils auroient encore l’aicontement de devoir remonter & descendre plusiers ecluses et passer un grand nombre des ponts, ce qu’un eviteroit en adoptant le projet d’enbranchement de gevaerts à damme
  5. que ce dernier projet presente une grande economie en ce que les deux lieux du canal de damme a l’Ecluse ne sont qu’a recreuser et que les fonds en appartiennent a la ville de Bruges, de facon qu’en admettant ce projet il n’y auroit qu’a peu près deux lieues du nouveau canal a creuser, tandis qu’en suivant le projet du depart de St. Joris directement sur l’Eclsue il y auroit a creuser et a acquirir le terrein de 4 lieues d’etendue
  6. Finalement, que le premier projet déjà en execution presente l’avantage de plusieurs fortifications qui se trouvent sur l’ancien canal de Bruges à l’Ecluse, tels que les forts Bavière, damme St Donas &a ce dont le gouvernement pourroit tirer profit en envisageant le canal comme ligne militaire
    En consequence le *gin de concilier tous les interets d’obvier aux grandes depenses et d’accelerer l’execution du canal vers l’embouchure de l’escaut, seroit de continuer le recreusement déjà commencé du canal de Bruges à l’Ecluse &a et de faire pour la ville de gand un enbranchement depuis le hameau dit gevaerts jusqu’à Damme
     

Lieus

Du port de Bruges au canal de Gand

 

0 – ½

 

Du canal de Gand a St Jooris

 

3 – 0

 

De St Jooris a l’Ecluse

   

4 – 0

     

7 – ½

De Gand aux gevaerts

   

6 – ½

De gevaerts a Damme

   

2 – 0

De Damme a l’Ecluse

 

2 – 0

 
     

10 – ½

De Gand a St. Jooris

5

   

de St. Jooris a l’Ecluse

 

4

9 – 0

     

1 – ½

       

A son excellence le Ministre de l’exterieur comte de l’empire

Monseigneur !

Les loix du 16xbre 1807 & 27 xbre 1809, avoient ordonné le retablissement du canal de Bruges à l’Ecluse & son prolongement par le pays de cadzand jusqu’à l’embouchure de l’escaut pour subvenir aux depenses de ces travaux il fut levé sur le departemnt de la Lys deux centimes additionnels sur toutes les contributions directes 

ces dispositions avantageuses pour le commerce de Bruges firent renaître parmi tous les habitans de cette ville jadis si florisante l’espoir de voir se retablir son ancienne prosperité & de pouvoir rivaliser d’industrie avec les villes les plus commercantes de l’empire, ils benisser*t le genie bienfaisant qui avoit concu & arreté un tel projet.

En effet plusieurs avantages marquants devoient resulter pour la ville de Bruges de l’execution les loix des 16xbres & 27xbre 1809.

D’abord le canal recreusé devoit lui rendre le commerce interieur, quelle faisait jadis avec les communes qu’il traverse et quelle avoit perdu par la deffecutié des communicatons, les chemins du pays dont par la nature du terrain la plupart du tems impraticables.

Ce canal depuis son depart du bassin du port de Bruges, jusqu’à son embouchure dans l’escaut se dirigeroit a peu près en ligne droite et le terrain uni qu’il traverse n’exigeroit point d’Ecluses entre ces deux points, partout il presenteroit la voie la plus courte et la plus facile, non seulement pour la navigation de la ville de Bruges mais aussi pour celles d’ostende, de Dunkercke, de Calais, de St Omer, de Lille, de Douay &ca qui toutes communiquent au bassin du port de Bruges pour suite de canaux non interrompra

Cet avantage seroit egalement commune à la ville de Paris & aux autres villes de l’interieur, les quelles par le canal de St Quentin, le haut escaut, la Scarpe, la Deulle, la Haute Lys le canal de St Omer, celui de Dunekercque &ca trouveroient dans leur navigation vers l’embouchure de l’escaut et vers la hollande la voie la plus sure & en meme tems la plus commode en ce quelle n’est pas *assé sujette aux grosses eaux et aux inondations qui interuptent frequemment la navigation de l’escaut depuis gand jusqu’à coudé, enfin la ville de Bruges esperait que le vaste bassin de son port, qui presente toutes les commodités possibles pour la marine marchande, deviendroit l’entrepot d’une grande partie de marchandises, qui entreroit par le nouveau port du pays de cadzande dont le bassin paroit être particulairement destiné à la marine imperiale.

Toutes ces brillantes esperances a peine concues disparoissent par le decret du 13 mai dernier, portant que le canal qui doit communiquer de Bruges a l’escaut sera placé de manière à servir à la ville de gand & com[muni]quera d’un coté avec le canal de Bruges, a Gand & de l’autre avec le bassin qui sera construit dans l’ile de cadzand, & que pour subvenir aux fraix des travaux de ce nouveau plan la ville de Bruges en particulier contribuera d’une somme de six cent mille francs indépendamment de deux centimes additionnels imposés sur le departement de la lys, par les deux lois précités en sorte que la ville de Bruges en perdant tous les avantages que le premier p[l[an lui avoit fait concevoir se voit encore surchargé d’une imposition que lui rend plus amer le sentiment de cette perte

Dans cette position d**, le commerce de Bruges a resolu de prendre son recours vers notre excellence, afin de lui exposer ses justes réclamations, fondés sur les motifs les plus puissants qu’il la prié de mettre sous les yeux de sa mayesté,

  1. Indépendamment des motifs de réclamations cidessus rappellés dans l’intérêt de la ville de Bruges il est à remarquer 1e que déjà en execution des lois présentés il a été fait au recreusement du canal de Bruges à l’Ecluse une dépense d’environ quarante mille francs.
  2. que les anciens canaux qui existent de Bruges à l’Ecluse et de la à l’Embouchure de l’Escaut appartiennent à la ville de Bruges et à l'Etat, qu’en consequence il n’y a presque point de dépenses à faire pour acquisition de terrain
  3. que les anciens canaux (qui entrent pour une très grande partie dans le premier projet) n’ayant besoin que d’être dévasér et recreusés, presentent encore une tres grande economie dans l’execution de ce projet, dont la dépenses totale y compris les ouvrages d’art ne s’élève qu’à la somme de fr 2,801,838,,69 deux millions huit cents un mille huit cent trente huit francs 69 c[entimes] conformément à l’estimation faite par l’ingenieur en chef, le 15 juillet 1808.
  4. que la direction du canal d’après le nouveau projet de quelque point qu’on le fasse partir du canal de Gand à Bruges, offrira de nombreux obstacles par la nature et la dispositions du terrain qui est très sabloneux, par s*e de monti*ls et en beaucoup d’endroits sur un fonds de roche, ce qui en augmenteroit considerablement la dépense et on ne croit pas l'exagera en la portant y compris l’acquisition du terrain, à une somme de cinq millions f qu’en abandonnant le premier projet commencé, on perdra l’utile occasion de dessecher les terreins marecageux que formont les anciens canaux de Bruges à l’Ecluse et de la l’Escaut, qu’ainsi dans le premier plan on mettra en valoir un terrein inutile et dans le second on enlevera à l’agriculture des terres presentes c’yne dans l’interêt de l’Etat sous le rapport de la navigation et de la défense militaire le canal direct de Bruges à l’Embouchure de l’Escaut ne seroit pas moins préferable soit qui’il plut au gouvernement de faire passer dans l’Escaut par les communications intérieurs déjà existantes les flotilles de Dunkerque de Calais ou d’Ostende soit qu’il eut à repondre une invasion de l’ennemi alors il se trouveront arrêté des ses premiers pas par le dit canal qui f*roit ensemble la ville de Bruges le fort de l’Ecluse et ceux situés à l’Embouchure de l’Escaut les garnisons de ces places pourroient se prêter facilem[en]t des secours l’arrêter pendant plusieurs jours et donner le temps de prendre et de comploter les moyens de le repousser : les bords de ce canal seroient donc comme une première ligne de défense

Tous ces avantages seroient absolument perdus en suivant le dernier plan, et ce uniquem[en]t (à ce qu’il paroit pour éviter a la ville de Gand deux liens de navigation et l’affranchis comme elle semble le désirer du passage par la ville de Bruges cependant l’avantage (si c’en est un) pour la ville de Gand seule peut-il l’emporter sur celui de tant d’autres villes telles que Bruges, Ostende, Dunkerque, Calais, St Omer &a mais dans la supposition que des considerations majeures dont on n’entrevoit pas l’existance, détermineroient sa majesté a maintenir le plan porté par son décret du 13 may ; ne seroit il pas possible de concilier ses interets si opposés, et la ville de Bruges et toutes celles quon vient de citer ne pourroient elles conserver la faveur que leur avoient donné les lois précités d’un canal direct à l’Embouchure de l’Escaut, en même temps que la ville de Gand acquirroit le bénéfice de celle meme communication sans être obligée de diriger sa navigation par Bruges deux moyens se présentent à ces effets le premier seroit de diriger cette navigation par un embranchement qui serait tracé dans les fossés extérieurs de la ville de Bruges en partant du canal de gand, il en résulterait pour cette dernière ville l’avantage d’une grande communication non interrompue d’une part avec l’Escaut par le canal qui partiroit de Bruges vers son embouchure et de l’autre avec Ostende par le canal de Bruges à cette dernière ville L’autre moyen seroit de reunir le canal de Gand à Bruges, à celui projetté, par un embranchement qui partirait du point dit des Gevaerts sur le premier de ces canaux et aboutiroit à Damme sur le dernier
L’execution de cet embranchement serait d’autant plus facile et d’autant moins couteuse que d’abord la distance des points de communications indiqués de l’un à l’autre canal est peu considérable et qu’ensuite le terrein de Gevaerts à Damme se prêteroit sans peine aux travaux necessaires en les dirigeant par la bruiere dite Beverhouts-veld et par le ruisseau de maele.

Par l’un de ces moyens quelque soit celui qu’il plaira à sa majesté d’adopter la ville de Bruges et celle de Gand pourront jouir toutes deux, la première de la communication directe avec l’Escaut et la deuxième du bénéfice de cette même communication et de celui d’une navigation indépendante soit avec Ostende soit avec les autres ports voisins, la ville de Bruges ose espérer que sur le rapport et d’après les observations de votre excellence sa majesté daignera accueiller ces justes réclamations dictées par l’intérêt public autant que par les avantages particuliers d’une ville qui ne s’attendoit pas a devoir contribuer pour six cents mille francs à un changement de condition qui ne lui est que défavorable et qui devient même pour elle une perte réelle des faveurs que sembloit lui assurer les contributions extraordinaires de deux centimes levés sur le départemens de la lys pour le canal lorqu’il devoit aboutir à Bruges.

Les nombreux habitans fièrs encore de la haute distinction que sa majesté a daigné leur accorder de même qu’aux villes de l’Ille, et d’arras pour le courage et de devouement qu’il ont deployés lors de l’invasion des anglais dans l’isle de walcheren, attendent avec calme et confiance une décision qui comblera leurs voeux et réalisera les esperances que les lois précités leur ont fait concevoir pour la prospérité et le bonheur de leur pays. (…)

1810
Stadsarchief Brugge, Kamer van Koophandel, f° 178-184
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